Le Maire de Grande-Synthe, un modèle de sainteté ?

Pour faire face à l’afflux de migrants et les accueillir dans des conditions humaines, Anne Hidalgo (Maire de Paris) propose l’ouverture d’un camp de réfugiés au Nord de la capitale.

 

De la boue, voilà ce qu’on trouve dans le camp de fortune monté par des migrants sur le parvis des jardins d’Eole (à la limite des XVIIIe et XIXe arrondissements de Paris), de la boue, des cartons, et des bâches tendues entre les arbres. C’est dans ce triste environnement qu’évoluent près d’un millier de migrants.

 

Selon Anne Hidalgo, ces conditions d’accueil sont indignes du pays des Lumières : « Aujourd’hui, l’Europe n’est pas à la hauteur de son histoire et à la hauteur des enjeux. Notre pays non plus, car il n’offre pas de places suffisantes ni de dispositif suffisamment fluide pour pouvoir accueillir et traiter toutes ces situations ». En effet, les mesures prises sont trop faibles pour leur venir en aide.  Ainsi, dans le camp des jardins d’Eole, trois toilettes chimiques seulement ont été installées.

 

De plus, les intempéries actuelles dégradent encore les conditions de vie de ces hommes et de ces femmes. Les risques de maladies sont accrus, tout comme la tension ambiante. Nous sommes devant une véritable crise sanitaire.

 

Pour tenter d’offrir à ces personnes un hébergement décent, Anne Hidalgo suggère d’ouvrir un centre d’accueil dans la capitale. Elle a donc annoncé en conférence de presse, l’ouverture d’un camp de réfugiés aux normes internationales prévue pour la mi-juillet.

 

Ce camp serait conçu sur le modèle de celui de Grande-Synthe en banlieue de Dunkerque. L’initiative de Damien Carème, Maire de Grande-Synthe a été audacieuse car il n’a pas attendu l’accord du Ministère de l’intérieur pour agir. La situation devenait de plus en plus urgente avec l’afflux continu de réfugiés.  Le camp de la Linière a été ouvert dans un domaine de 7 hectares acheté  en partie par la Mairie. 1300 réfugiés y ont élu domicile et ont accès à l’eau, à l’électricité et au chauffage. Ils sont logés dans des abris de bois et disposent de véritables sanitaires et d’installations communes

Le projet d’Anne Hidalgo a pour but d’offrir un accueil de jour avec de l’information et un hébergement de nuit afin d’éviter aux migrants d’attendre de longs mois dans la rue.

 

Pour le moment, la localisation de ce camp n’a pas été déterminée mais certains sites au Nord de Paris sont actuellement à l’étude.

 

Anne Hidalgo souhaiterait faire des émules afin que d’autres initiatives de cette sorte voient le jour. Mais on peut douter du soutien de l’Etat  dans cette démarche sachant qu’il a demandé le démontage des abris du camp de Grande-Synthe.

 

Les adhérents et les partenaires de l’Ipse, acteurs de l’économie sociale et solidaire ne peuvent se désintéresser de ce phénomène historique de migration de réfugiés au vu de son impact sur les équilibres sociétaux et des coûts économiques et sociaux engendrés par de possibles exploitations de travailleurs non-déclarés. En effet, ces travailleurs sont donc sans droits effectifs et condamnés à l’acceptation de travaux des plus pénibles. Ce drame, joue également par ses phénomènes de masse souvent à parts égales de soutien ou de rejet au renforcement des courants populistes anti-démocratiques; citons ainsi la récente élection présidentielle en Autriche conduisant à l’échec du candidat néo-nazi mais à si peu de voix près !