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Le 29 Juin 2016, la Commission Européenne avait annoncé la prolongation de l’autorisation du glyphosate, agent actif du Roundup. Cette prolongation avait prétendument pour but de laisser aux États membres le temps de s’accorder sur la marche à suivre concernant cette substance et à l’Agence européenne des produits chimiques de publier son avis.

 

 

Les méfaits du glyphosates sont pourtant connus. L’OMS (Office Mondiale de la Santé), après maints travaux scientifiques et délibération de ses instances politiques, le qualifie de cancérigène probable. Ainsi, plusieurs centaines de salariés agricoles atteints par le cancer du sang se sont lancés dans une action en justice. Soutenus par des avis médicaux confirmés, ils attribuent en effet  leur leucémie à leur exposition au glyphosate ? D’ailleurs ce qui dépasse le caractère d’une seule  hypothèse est soutenu par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Les pesticides en général contiennent des perturbateurs endocriniens soupçonnés de provoquer de l’autisme, des malformations, des cancers du sein, etc.

 

L’Ipse a reçu  l’éminent scientifique de la santé au travail André Cicollela, chimiste et toxicologue, président de l’association Réseau Environnement Santé-RES– dont notre administrateur Jean-Claude Genêt en est le trésorier. André Cicollela nous l’a affirmé : « sur 250 pesticides testés par l’agence européenne, 110 sont des perturbateurs des hormones thyroïdiennes ». Folio 74 publiera un dossier réalisé avec le président de RES. Ces maladies constituent nos nouvelles épidémies mondiales et il semblerait possible de les éradiquer en limitant l’exposition aux substances chimiques suspectes.

 

Et pourtant, contrairement à toute attente, l’Agence Européenne des Produits Chimiques s’est enfin prononcée le mercredi 15 Mars dernier et elle ne classe pas le glyphosate comme cancérogène… ce qui implique une pleine réhabilitation du Roundup…

 

Les lobbies de l’industrie chimique sont-ils si puissants pour influencer cette  agences officielle dont nombreux contributeurs sont régulièrement contestés pour conflit d’intérêt, vu leur lien avec les industriels ?

Une action préventive face à ces substances nuisibles s’avère déterminante et si certains pouvoirs publics ne le font pas, c’est aux acteurs de santé dont les entreprises de protection sociale, d’agir et de se mobiliser.