L’Ipse et nombre de ses adhérents étaient présents au congrès de la CES à Paris, qui s’est tenu du 29 septembre au 2 octobre. Cet événement a rassemblé plus de 1 200 personnes, dont environ 700 délégués de quelque 90 organisations syndicales nationales, de 40 pays, de 10 fédérations professionnelles. Les travaux portant principalement sur la défense de la solidarité pour des emplois de qualité et les droits des travailleurs, se sont déroulés en 15 langues.
La séance d’ouverture s’est tenue en présence de plusieurs personnalités : François Hollande – Président de la République, Anne Hidalgo – Maire de Paris, Jean-Claude – Juncker Président de la Commission européenne, Martin Schulz – Président du Parlement européen, Guy Ryder – Directeur général du BIT…
Plusieurs tables rondes ont permis des débats sur le chômage des jeunes, autour des aspects climatiques liés à la Cop 21, les risques du dumping social… Suite auxquelles le Manifeste de Paris : Défendons la solidarité pour des emplois de qualité, les droits des travailleurs et une société plus juste a été adopté par le congrès. Il détermine les champs d’actions et d’interventions sur lesquels se construiront les priorités et le programme de travail de la CES pour les quatre années à venir.
Les nouvelles priorités de la CES sont réparties en trois catégories :
- Politique économique : elle propose la hausse des investissements en faveur d’emplois de qualité, la fin des politiques d’austérité, de meilleurs salaires pour stimuler la demande intérieure et des « politiques pour des emplois verts, un avenir durable, des services publics forts, une fiscalité juste, la fin de la spéculation financière et une gouvernance européenne révisée ».
- Renforcement du rôle des syndicats : elle propose de revitaliser le dialogue social, avec plus de démocratie économique et sociale, et une plus grande implication de sa part dans l’élaboration des politiques européennes.
- Promotion d’un « socle de normes sociales ambitieuses » : elle propose de mettre en place un cadre pour les droits du travail et les droits sociaux ayant le progrès social pour objectif, la fin du dumping social et de la déréglementation, et un traitement juste et égal pour tous les travailleurs, sans discrimination.
Plusieurs motions d’urgence ont également été débattues et votées, à propos d’un accord sur le commerce des services, sur la santé au travail, sur le référendum au Royaume-Uni, ainsi qu’à propos de l’Irlande du Nord et la solidarité avec les journalistes turcs et kurdes victimes de la répression.
Témoignages et actions en faveur des réfugiés. Une motion d’urgence sur ce sujet a aussi été débattue et votée. A cette occasion deux témoignages poignants ont marqué le congrès. Celui de Aida Hadzialic, aujourd’hui Ministre suédoise de l’enseignement secondaire, de l’éducation des adultes et de la formation, qui a fait partie des 82 000 réfugiés, en Suède, en 1992 lors du conflit en Bosnie (ex Yougoslavie) et de Oumar Diakhaby guinéen, demandeur d’asile en Belgique en 1999 – obtenu en 2008 – militant du Comité des travailleurs sans papiers de la Confédération des Syndicats Chrétiens (CSC), de Belgique. Belles intégrations !
Nouvelle équipe. La CES s’est également dotée d’une nouvelle équipe dirigeante, avec à sa tête l’Italien Luca Visentini, en tant que secrétaire général, et le Belge Rudy De Leeuw, au poste de président. Les autres membres de la direction confédérale sont :
- Secrétaire générale adjointe : Veronica Nilsson (Suède – LO),
- Secrétaire général adjoint : Peter Scherrer (Allemagne – DGB),
- Secrétaire confédérale : Liina Carr (Estonie – EAKL),
- Secrétaire confédérale : Esther Lynch (Irlande – ICTU),
- Secrétaire confédérale : Montserrat Mir Roca (Espagne – UGT),
- Secrétaire confédéral : Thiébaut Weber (France – CFDT).
Pour en savoir plus : https://www.etuc.org/fr
Jean-Pierre Bobichon
Administrateur de l’Ipse