Le 13 Avril dernier, les Eurodéputés ont dû se prononcer sur la question du glyphosate.
Glyphosate : molécule active du célèbre désherbant fabriqué par Monsanto et bien connu du grand public sous le nom de « Roundup ». Cette substance est actuellement présente dans plus de 750 désherbants.
En mars 2015, le centre international de recherche sur le cancer (Circ) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont rendu public leur évaluation de la cancérogénicité de cinq pesticides dont le glyphosate. Ce dernier a été classé cancérogène probable pour les hommes.
La commission environnement santé publique et sécurité alimentaire avait donc voté en faveur de l’interdiction de cette substance.
Pourtant, la Commission Européenne, elle, recommandait le renouvellement de l’autorisation de sa mise sur le marché pour 15 ans. Ce choix était basé sur l’évaluation de l’autorité Européenne de la sécurité des aliments (EFSA) qui jugeait improbable le risque cancérigène du glyphosate. On note quand même que les résultats de l’EFSA n’ont pas été rendus publics et que ses études sont sponsorisées par l’industrie agro-chimique…
Le Parlement Européen a donc dû trouver un compromis, et n’a pas choisi la voie du principe de précaution !
Au grand dam des socialistes français, des verts/ALE ou encore du groupe GUE/NGL, il a voté le renouvellement de l’autorisation de mise sur le marché. Mais ce, pour une durée de 7 ans seulement et à des fins uniquement professionnelles (interdiction de vente de produit aux particuliers et de son utilisation dans les jardins publics). On peut d’ailleurs se demander pourquoi introduire de telles restrictions dans l’utilisation du glyphosate s’il ne présente aucun danger… Quoiqu’il en soit, restreindre géographiquement l’usage du glyphosate ne l’empêche pas de contaminer l’eau, l’air, la terre, et encore moins les aliments.
Selon Angélique Delahaye, rapporteuse du groupe PPE (Parti Populaire Européen) « Le secteur agricole est en grande partie dépendant [du glyphosate]. Or, à ce jour, il n’y aurait pas d’alternative économiquement viable et garantissant la santé humaine à proposer aux agriculteurs ». C’est cette dépendance du secteur agricole qui aurait motivé la décision du Parlement. Or, selon le centre fédéral de recherche sur les plantes cultivées allemand, d’autres alternatives respectueuses de l’environnement et de la santé des agriculteurs existent !