Encore un nouveau chapitre sur le glyphosate ! Malgré l’opposition de la France, la Commission Européenne a tranché en renouvelant l’autorisation de cette substance pour encore 18 mois.
Comme vous le savez, le glyphosate est présent dans 750 désherbants. Et en France, on en vend 8 000 tonnes par an dont une partie se retrouve ensuite dans les cours d’eau… Jugé « cancérogène probable » par le Centre International de Recherche sur le Cancer, il est classé « perturbateur endocrinien » en France.
Sa nocivité vient aussi du fait qu’il dispense les agriculteurs d’effectuer les labours et les rotations de culture, ce qui réduit la biodiversité et uniformise l’environnement.
On comprend pourquoi les 28 ne sont pas parvenus à un accord quant au renouvellement de son autorisation à la vente. La Commission européenne prend donc seule la responsabilité de cette reconduction tandis que les yeux des Européens sont fixés sur le Royaume-Uni et son Brexit.
Notre ami et député européen belge Marc Tarabella qualifie même cette ré-homologation de « non-assistance à citoyens en danger ».
Sans cette décision, le glyphosate aurait été retiré de la vente le 1er Juillet et nous n’aurions plus à nous en inquiéter. Combien de maladies évitées et de frais de santé économisés dans les temps à venir?
Mais tout n’est pas si simple, « le secteur agricole est en grande partie dépendant » de ce produit, selon Angélique Delahaye, rapporteuse du groupe PPE. Comment les agriculteurs pourront-ils s’en passer, surtout si l’interdiction prend effet du jour au lendemain? Ainsi, les partisans de ce renouvellement de 18 mois avancent que ce laps de temps permettra de trouver des alternatives. Cela permettra aussi à l’ECHA (Agence Européenne de produits chimiques) de rendre les conclusions de son étude sur le classement chimique de la substance.
Certes, d’autres produits chimiques pourraient se substituer au glyphosate mais cela reviendrait à remplacer la peste par le choléra. Pour le moment, on peine à trouver d’autres solutions aussi efficaces à grande échelle.
Mais tout n’est pas perdu quand on sait que l’agriculture biologique se développe et que ses acteurs parviennent à s’en passer. En 2013 par exemple, selon les chiffres du Ministère de l’agriculture, plus de 25 000 exploitants agricoles étaient engagés dans le biologique.
L’interdiction du glyphosate implique donc peut-être une profonde remise en question de notre modèle agricole.