La protection sociale contre les catastrophes naturelles

Le 14 Novembre dernier, la Banque Mondiale a publié  un rapport qui révèle que les catastrophes dites « naturelles » créent 26 millions de pauvres supplémentaires par an.

 

Avec le réchauffement climatique, les catastrophes naturelles se multiplient : sécheresses, inondations, chute des rendements agricoles, etc. et les populations défavorisées sont les premières touchées. Selon le rapport de la Banque mondiale et de la Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement (GFDRR), elles perdent 2 à 3 fois plus que le reste de la population.

 

Les critères existant permettaient difficilement d’établir le lien entre la pauvreté et les catastrophes naturelles. En effet, jusqu’à présent, pour chiffrer les dommages, on mesurait la perte de biens matériels. Or pour les plus pauvres, la perte s’exprime plutôt  en termes de bien-être et se révèle souvent tragique. Ils possèdent généralement peu de biens matériels. Ainsi, l’impact des catastrophes naturelles se fait au niveau des services de première nécessité tels que la santé (réduction des dépenses, renoncement aux soins) ou de l’éducation. Les dommages en termes de santé sont non négligeables : un enfant touché par une catastrophe naturelle avant ses deux ans, par exemple, devra en subir les conséquences à l’âge adulte à la fois sur le plan du développement physique mais aussi cognitif. Ces pertes peuvent également se mesurer en termes d’impact sur la consommation qui représente, toujours selon la Banque Mondiale, 520 milliards de dollars par an. Ce rapport montre aussi que les 20% les plus pauvres ont deux fois plus de risques de voir leurs habitations détruites lors des catastrophes naturelles car elles sont plus fragiles. La pauvreté rend plus vulnérable

 

Les aides versées après les catastrophes ne sont pas une solution. L’argent est envoyé dans les zones possédant des infrastructures capables de le gérer, or, ce ne sont souvent pas ces zones qui en ont le plus besoin. De plus, traditionnellement, l’aide acheminée arrive souvent trop tard. Que se passe-t-il dans ces cas-là ? La situation des victimes se détériore : problèmes d’hygiène, famines… Des économies conséquentes pourraient être faites en agissant rapidement. C’est pourquoi des sommes devraient être immédiatement disponibles en réserve pour les cas d’urgence. Des mesures de réaction rapides aux crises doivent être prises.

 

Comment prévenir les effets des catastrophes naturelles sur les populations les plus pauvres ? C’est là qu’intervient la protection sociale. L’idée est d’augmenter la résilience des populations c’est-à-dire d’améliorer leur capacité à affronter les conséquences des catastrophes. Cela implique d’améliorer leurs conditions de vie. Des initiatives de ce type ont déjà eu lieu. Par exemple, au Kenya, le système de protection sociale a offert aux agriculteurs des ressources supplémentaires avant la sécheresse de 2015, ce qui leur a permis de la vivre plus sereinement.

 

Mais chacun à son niveau peut venir en aide aux populations sinistrées. Notre adhérent, l’Ircem, par exemple, apporte sa pierre à l’édifice en proposant une aide financière ponctuelle aux assistantes maternelles victimes de catastrophes naturelles. C’est par là-même que nous faisons vivre la solidarité.