Grande-Bretagne : les effets modérés de la réforme des minimas sociaux

Instaurée en 2012, la réforme britannique des minimas sociaux produit un impact modéré sur le retour à l’emploi selon une étude de la DARES[1]. Impulsé par le gouvernement Cameron, le « Universal Credit » comprend la fusion des principales prestations sociales en une prestation unique.  Regroupant notamment l’allocation-chômage et le crédit d’impôt pour charge de famille, la mise en place d’un tel dispositif était d’inciter financièrement au retour à l’emploi et à l’augmentation des heures travaillées. L’autre objectif avancé par les promoteurs de ce programme était de lutter contre le non-recours aux minimas sociaux dans certaines franges de la population. Or, l’étude menée par le centre d’études du Ministère du Travail semble indiquer que l’Universal Crédit est loin d’avoir accompli toutes ses promesses initiales.

 

Présentée à son lancement comme une véritable révolution dans le modèle du welfare state britannique, le Universal Credit est une des réformes phares du gouvernement Cameron 1. L’administration britannique estimait alors que 300 000 personnes pourraient reprendre une activité en conséquence de l’introduction de ce dispositif.

 

Conditionnée à la  recherche d’un emploi, le versement de l’allocation unique n’implique pas forcément une accélération du retour à une activité salariée. Selon la Dares, les allocataires de l’Universal Credit ont seulement 8% de chances supplémentaires d’avoir été en emploi au cours des 270 jours suivant leur demande par rapport aux demandeurs d’emploi recevant l’allocation chômage « classique ».  Plutôt que de favoriser un retour vers un emploi stable, les bénéficiaires de ce programme ont d’avantage recours à des contrats de courte durée.

 

L’autre volet de la réforme était de promouvoir une plus grande simplicité administrative. Or, pour les usagers, de nombreuses difficultés persistent pour devenir bénéficiaire du programme au cas où leur situation présenterait une certaine complexité.

 

La DARES conclut que « la fusion ou suppression de dispositifs existants n’est pas nécessairement synonyme d’économies, à court terme du moins ». Le coût de la gestion de la nouvelle aide ainsi que son système d’information auraient été fortement sous-évalué par ses initiateurs.

 

La DARES indique toutefois qu’il est impossible de tirer des conclusions définitives au sujet d’un programme mis en œuvre progressivement depuis une date récente. Le cas de l’Universal District illustre toutefois la complexité en Grande-Bretagne comme dans le reste de l’Europe d’une réforme efficiente et juste de la protection sociale.

 

[1] La Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques (Dares) est une direction de l’administration publique centrale française, qui dépend du ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social.