Du 2 au 6 Octobre derniers, s’est tenue une session plénière au Parlement qui avait entre autres pour but de déterminer si le Royaume-Uni pourrait passer à la seconde phase des négociations lors du Conseil européen des 19-20 octobre.
Lors de la session plénière d’Octobre, divers sujets ont été abordés tels que le vote sur le Parquet européen sur la cybercriminalité, l’utilisation par la Turquie des mandats d’arrêt Interpol, la préparation de la COP 23, ou encore le projet de résolution sur la neutralité carbone. Mais la session devait surtout déterminer si le Royaume-Uni était prêt à passer à la seconde phase des négociations sur le Brexit !
Les difficultés s’enchainent pour Theresa May qui doit composer à la fois avec les exigences de l’Union Européenne et celles des partisans du « hard Brexit ». Mercredi dernier à Manchester, son discours lors du congrès annuel de son Parti conservateur a tourné au cauchemar avec l’intervention d’un comédien chargé de lui remettre une lettre de licenciement fictive de la part de Boris Johnson qui prône un Brexit dur.
On pourrait croire que cette opposition interne rapprocherait Theresa May de l’Union Européenne, or il n’en est rien. Michel Barnier, négociateur en chef responsable du groupe de travail de la Commission chargé de la préparation et de la conduite des négociations avec le Royaume-Uni estime que les progrès du Royaume-Uni sont encore insuffisants dans trois domaines-clé : le règlement financier du divorce, le sort des expatriés et les conséquences du Brexit pour l’Irlande. En effet, les droits des citoyens constituent un point sur lesquels les britanniques sont particulièrement attendus. Londres et Bruxelles ne parviennent pas à s’entendre sur le futur rôle la Cour de justice de l’UE (CJUE) sur ce sujet. Quant à la question des obligations financières du Royaume-Uni envers l’UE, il ne s’agit pas de donner des chiffres mais de se mettre d’accord sur une méthode de calcul, ce qui est encore loin d’être achevé. Et toute cela doit se faire bien entendu dans le respect de la législation de l’Union Européenne et à travers des propositions concrètes du gouvernement britannique.
Ces progrès insuffisants ont également été observés par le Parlement Européen qui s’est exprimée à travers une résolution le 3 Octobre dernier (557 voix pour, 92 contre et 29 abstentions). Et sans progrès tangibles dans ces domaines en Octobre, le Royaume-Uni ne passera pas à la phase suivante des négociations tant espérée !
Un nouveau cycle de négociations s’ouvre cette semaine, permettra-t-il au Royaume-Uni une avancée convaincante ? Jean-Claude Junker lui-même n’y croit pas et des préparatifs d’un Brexit sans accord s’amorcent…