Près de 15% de la population mondiale souffre d’un handicap. Or, selon le Forum Européen des personnes handicapées, 80 millions de ces personnes en Europe n’ont pas un accès satisfaisant aux soins de santé.
Cette information, publiée dans un communiqué du Forum Européen des personnes handicapées à l’occasion de la journée mondiale de la santé 2018 nous apparait choquante. En effet, l’Union Européenne et les Etats-membres sont engagés à fournir les meilleurs soins aux personnes handicapées. Cela fait partie de la Stratégie Européenne sur le handicap. Cela est inscrit dans la convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées, un texte qui a été ratifié par l’Union Européenne et les états-membres. Ce défaut d’accès aux soins est d’autant plus dommageable que ces personnes bénéficient généralement d’une moins bonne santé que la population générale : cumul de pathologies, vieillissement précoce, taux élevé de décès prématurés, comportements à risques.
Le Forum européen des personnes handicapées (FEPH) est une organisation non gouvernementale indépendante qui défend les intérêts des personnes handicapées. Elle réunit les représentants d’organisations de personnes handicapées en Europe pour les faire parler d’une seule voix.
Cette organisation révèle que les individus souffrant d’un handicap font face à diverses difficultés au cours de leur parcours médical : discrimination dans le traitement et de la part des fournisseurs d’assurance, manque de formation adéquate du personnel, non-respect du consentent de la personne.
On note un problème d’accessibilité aux informations. Par exemple, les personnes victimes de difficultés d’apprentissage font souvent état d’incompréhension dans l’utilisation des services de santé selon une étude publiée en 2012 par Allerton and Emerson en Grande-Bretagne. En outre, ces personnes ne sont pas toujours reconnues comme ayant des difficultés d’apprentissages, la communication entre les différents praticiens ne se fait pas ou peu, les suites de soins se font de façon inadéquate. Tout cela occasionne chez ces malades, de l’anxiété et un manque de confiance.
Plus largement, les campagnes de prévention visent rarement les personnes handicapées. Elles sont souvent exclues des programmes d’éducation sexuelle. Les coûts prohibitifs des soins peuvent également constituer un frein. L’inadéquation des services proposés ou un équipement médical inaccessible peuvent faire obstacle à leur prise en charge. Le Forum reporte également des cas de mauvais traitements ou de refus de soin.
Le FEPH demande donc aux Etats-membres d’assurer un accès équitable au traitement médical pour cette population, de délivrer des formations au personnel soignant, ainsi que d’adapter les établissements et les services électroniques de soin, de rendre accessible pour ce public des services de e-santé et les campagnes préventives. En effet, cette organisation en appelle régulièrement à l’Europe pour faire respecter les droits humains. Elle se bat pour que les personnes handicapées prennent part au processus européen de décision politique.
Sensible à cette thématique, notre adhérent, Malakoff-Médéric, à travers sa fondation a lancé un appel à projet sur l’accès à la santé des personnes handicapées. http://www.fondationhandicap-malakoffmederic.org/actualites/lancement-dun-appel-a-projets-sur-lacces-a-la-sante-des-personnes-handicapees.