Le 1er janvier 2012, la présidence polonaise du Conseil de l’Union européenne a pris fin pour laisser place au Danemark, à la présidence pour les six prochains mois. Dans un climat particulièrement difficile, la présidence danoise a ainsi présenté ses quatre priorités, « une Europe responsable, dynamique, verte et sûre », principalement axées sur la sortie de crise, la garantie de la stabilité économique et le retour de la croissance et de l’emploi.
Les priorités de la présidence danoise
- Une Europe responsable : par cette grande priorité, la présidence danoise entend œuvrer à renforcer la discipline budgétaire et stabiliser l’économie. Elle veillera à la mise en œuvre du train de mesures sur la gouvernance économique et à la toute première évaluation semestrielle des budgets nationaux, dans le cadre du semestre européen et du « six pack ». Le renforcement de la réglementation et de la surveillance financières est également à l’ordre du jour ainsi que la poursuite des discussions sur le budget 2014-2020 de l’UE.
- Une Europe dynamique : la présidence danoise entend également contribuer au retour de la croissance et de l’emploi en mettant l’accent sur le marché unique. Le Danemark s’engage ainsi à travailler sur les douze actions clés définies par la Commission dans son Acte pour le marché unique. Elle souhaite également tirer le meilleur parti des opportunités commerciales de l’Union européenne.
- Une Europe verte : pour la présidence danoise, la croissance reviendra en se basant sur une économie verte et durable. Le Danemark souhaite particulièrement développer cette transition en agissant dans des domaines clés tels l’environnement, l’énergie, l’agriculture ou encore les transports.
- Une Europe sûre : enfin, dans l’optique de garantir la sécurité des citoyens et le poids international de l’Europe, le Danemark souhaite favoriser la coopération européenne, notamment en termes de politique d’immigration ainsi que sur la libre-circulation des personnes dans l’espace Schengen. La présidence entend également faire avancer les négociations avec les pays tiers, en vue de futurs élargissements et du renforcement de ses relations avec les régions voisines.
Politique sociale, emploi et santé
Si la politique en matière d’emploi et de politiques sociales n’apparaît pas prioritairement dans les grands objectifs de son programme, la présidence danoise entend néanmoins s’attaquer aux problèmes de changements démographiques et de chômage et souhaite faire avancer un certain nombre de dossiers dans le but de favoriser l’emploi. Le Conseil EPSCO (emploi, politique sociale, santé et consommateurs) se réunira ainsi à deux reprises durant la présidence, le 17 février et les 21-22 juin, pour traiter de ces questions.
Profitant de 2012, année européenne du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle, la présidence danoise souhaite tout d’abord lancer un certain nombre d’initiatives pour promouvoir la participation des personnes âgées à la société et notamment au marché du travail. Elle s’appuiera également sur le livre blanc sur les pensions faisant état du vieillissement de la population et de la réduction de la population en âge de travailler.
Le Conseil abordera par ailleurs la question de la mobilité des travailleurs, notamment en s’attaquant au renforcement de la directive sur le détachement des travailleurs afin d’améliorer la protection des travailleurs détachés et d’empêcher le dumping social.
En outre sera abordé durant cette présidence le programme européen pour le changement social et l’innovation sociale, proposé par la Commission dans le cadre financier pluriannuel, le budget de l’UE pour 2014-2020. Ce programme rassemble trois programmes existants : Progress (programme pour l’emploi et la solidarité sociale) qui, en matière de politique sociale et de l’emploi, doit poursuivre des objectifs communs et assurer une coordination efficace des politiques entre les États membres. Le programme sera adapté à la stratégie Europe 2020 ; EURES (services européens de l’emploi) destiné à accroître la transparence sur le marché du travail et à soutenir des services d’information et de conseils aux niveaux national et transnational ; l’instrument de micro-financement Progress visant à accroître l’offre de microcrédits pour les chômeurs et la création d’entreprise.
La question de l’égalité des chances, et plus particulièrement l’égalité hommes-femmes dans la formation, dans les conseils d’administration ou encore sur les questions de changements climatiques, figure également au programme de la présidence danoise.
Sur les questions de santé, on notera notamment la prise en compte du vieillissement de la population et la volonté de la présidence danoise de s’intéresser aux maladies chroniques, et plus spécifiquement au diabète.
Le Danemark semble finalement teinter la politique sociale et d’emploi de sa présidence par le modèle socio-économique qu’elle a en grande partie façonné : la « flexisécurité ». Cette approche tente de conjuguer au mieux une grande facilité de licenciement (flexibilité) à des indemnités importantes et une forte protection sociale (sécurité), tout en favorisant le retour rapide à l’emploi et la mobilité.