La Commission européenne a publié le 20 août dernier une communication sur « la protection sociale dans la coopération au développement de l’Union européenne ». L’occasion de mettre en avant le rôle clé que peut jouer la protection sociale … à l’extérieur de l’UE.
Cette communication fait suite au rapport européen sur le développement 2010 et à une consultation lancée par la Commission en 2011 qui ont « confirmé la pertinence et l’opportunité d’élaborer un cadre stratégique pour les futures actions de soutien de l’UE à la protection sociale ». La communication estime en effet que la protection sociale peut jouer un rôle clé pour le développement en réduisant la pauvreté, en favorisant la croissance inclusive et en soutenant la cohésion sociale et la stabilité dans les différents pays.
La communication loue à la protection social un certain nombre d’effets favorisant le développement inclusif, comme l’augmentation de l’accès aux services publics (et donc à la santé, à l’éducation), la gestion des risques, la stabilisation des revenus, le rôle de stabilisateur macroéconomique, la réduction des inégalités, le renforcement du lien entre les citoyens et l’Etat ou encore l’instauration de l’équité entre les générations. Aujourd’hui, seuls 20% environ de la population mondiale en âge de travailler ont accès à une protection sociale complète, le défi étant d’étendre cet accès plus largement aux populations.
La communication énumère un certain nombre d’orientations dans la coopération au développement afin de soutenir la protection sociale. Elle salue l’initiative d’un Socle de protection sociale (SPS) élaborée sous la conduit de l’Organisation internationale du Travail, soulignant que « le concept des SPS pourrait fournir une base bien définie à partir de laquelle l’UE pourrait déployer un soutien à la protection sociale qui serait coordonné et, si possible, mis en œuvre conjointement avec les pays partenaires qui décident de développer ce concept ».
Quelques lignes seulement sont dédiés à la protection sociale dans l’Union européenne, « au cœur du modèle sociale européen » mais relevant « largement de la responsabilité de chaque Etat membre ». Y sont abordées les difficultés économiques de ces systèmes en Europe qui posent des questions quant à leur accessibilité et à leur efficacité. Pour faire face à ces problématiques, la communication se contente de mentionner brièvement la stratégie « Europe 2020 » et le Semestre européen comme solutions pour obtenir de « hauts niveaux de protection sociale à moindre coûts ».