L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié, jeudi 9 juillet, son dernier rapport sur les perspectives de l’emploi, soulignant que malgré une reprise du marché du travail, la croissance du taux d’emploi est encore trop faible pour combler le déficit d’emplois causé par la crise dans un avenir proche.
La situation de l’emploi dans les pays de l’OCDE, à savoir les économies dites les plus avancées, reste fragmentée. Dans certains pays, tels l’Allemagne, la Hongrie ou la Pologne, le taux d’emploi de la population est meilleur que celui enregistré dans la période précédant la crise. En revanche, dans les pays les plus affectés, à l’instar de la Grèce, de l’Espagne ou du Portugal, les taux d’emploi se sont effondrés, comparés à leurs niveaux avant la crise.
Par ailleurs, les chiffres de l’OCDE montrent une augmentation des contrats à durée déterminée en Europe. En Espagne, par exemple, plus du 80% des nouveaux emplois sont des contrats à durée déterminée ; une tendance qu’on observe dans d’autres pays européens comme la France et l’Italie. Ces types de contrats peuvent représenter un tremplin vers un emploi en contrat à durée indéterminé, mais cette transition se révèle de plus en plus difficile à réaliser. Le travail à temps partiel involontaire est également en hausse et indique une pénurie d’opportunités d’emplois à temps complet.
La croissance des salaires réels a ralenti depuis le début de la crise, en particulier dans la zone euro. Les restrictions salariales ont permis de limiter la perte d’emplois pendant la récession et un rebond durant la reprise. Toutefois, le ralentissement de la croissance des salaires, et dans certain cas son déclin, a réduit les revenus des ménages et par conséquent a contribué au renforcement des difficultés économiques.
Pour pallier ce phénomène, le salaire minimum est de plus en plus utilisé. En effet, la plupart des pays de l’OCDE disposent d’un salaire minimum et leur nombre est en hausse. Cependant, le rapport de l’organisation souligne que si certains pays ont introduit un salaire minimum pendant la crise (c’est le cas de l’Allemagne), d’autres l’ont réduit pour faire baisser le coût du travail et limiter la perte d’emplois.
L’OCDE recommande des efforts plus conséquents pour aider les demandeurs d’emploi et notamment les chômeurs de longue durée et les jeunes. L’organisation met l’accent sur la formation et l’amélioration du système de placement, aussi à travers un partenariat public-privé, permettant ainsi d’accroitre leur chance de trouver un emploi.