Bilan social de l’Union européenne 2011

A l’occasion de la parution du « Bilan social de l’UE 2011 », l’Observatoire social européen (Ose) et l’Institut syndical européen (Etui) ont organisé le 11 juin 2012 au Comité économique et social européen une conférence dédiée.

En introduction, Philippe Pochet, directeur général de l’Etui, a souligné l’étrangeté de la période avec deux éléments du discours dominants : la réduction des dépenses publiques favorise la croissance et  l’Allemagne représente un modèle à exporter dans toute l’UE. David Natali, co-directeur de l’Ose, a pour sa part mis en exergue le paradoxe de la situation : l’année 2011 a été marquée par des progrès importants dans l’intégration européenne avec l’amélioration de la gouvernance économique et de la coordination budgétaire (Pacte « Euro-plus », two packs, six packs, etc.), mais pour autant, l’UE continue à faire face aux mêmes problèmes.

Comme en 2010, les Etats ont poursuivi des plans d’austérité punitifs de court terme et les stratégies alternatives de croissance et de défense de droits sociaux restent toujours les grandes absentes. La crise de la dette continue par ailleurs à affaiblir la crédibilité de l’UE dans le monde et le fossé se creuse entre les citoyens européens et les élites européennes.  

Lors de la conférence, Lieve Fransen, de la Commission européenne, a en outre dressé un premier bilan sur l’avancement des objectifs de la stratégie UE 2020 : si certaines initiatives ont été mises en place (plateforme conter la pauvreté), seuls les objectifs de long terme liés à l’énergie et le climat sont sur la bonne voie ; tous les autres domaines tels l’emploi, la pauvreté et l’éducation restent à la traine ou se sont détériorés.

Face à cette situation inquiétante pour le modèle social européen, il semble que la solidarité –dont on note l’affaiblissement entre les Etats membres-, soit à remettre au cœur de l’Europe. M. Natali invite ainsi à revenir au triptyque de Jacques Delors alliant compétition, coopération et solidarité, et à poursuivre l’intégration européenne. L’Europe doit sortir de ce « fondamentalisme de l’équilibre budgétaire » et envisager davantage d’alternatives d’avenir en luttant contre la hausse constante du taux de chômage et en rétablissant un dialogue constructif entre les dirigeants et les partenaires sociaux, pour que l’Europe ne sombre pas dans une crise de confiance et de légitimité.

Bilan social de l’Union européenne 2011
Sous la direction de David Natali et Bart Vanhercke
Ose/Etui
Bruxelles, 2012
20€