Après la Finlande, l’Ecosse se dirige à son tour vers une expérimentation du revenu universel. Nicola Sturgeon, première ministre écossaise, a en effet annoncé que son gouvernement allait financer différentes études afin d’évaluer la viabilité d’un tel dispositif. Si la cheffe du gouvernement n’a pas indiqué avoir retenu de scénarios précis, la presse anglo-saxonne évoque pour sa part plusieurs pistes tangibles. Proposée pour anticiper les effets de la robotisation sur l’emploi, cette expérimentation constituerait également un moyen pour l’Ecosse de prendre ses distances avec le système de protection sociale en vigueur dans le Royaume-Uni.
Après la Finlande, la municipalité de Barcelone, ou l’Alaska, l’Écosse pourrait devenir un nouveau territoire d’expérimentation du revenu universel. Nation constitutive du Royaume-Uni, l’Écosse a pour volonté de se doter à moyen terme d’un système de protection sociale lui étant propre. Le gouvernement écossais a annoncé le financement de plusieurs études pour étudier la viabilité et la solvabilité d’un tel dispositif.
La parution prochaine de ces études n’empêche pas la presse britannique de spéculer sur différents scénarios. Le quotidien The Independent évoque pour sa part que le gouvernement écossais pencherait pour le versement d’un revenu universel de 150 livres sterling (165 euros) par semaine et par personne pour les retraités, de 100 livres pour les actifs et de 50 livres pour les mineurs de moins de 16 ans. Le financement d’une telle mesure, estimée à plus de 425 milliards de livres si elle était applicable dans tout le Royaume, apparait en revanche des plus incertains. Dans le cas écossais, se dirigerait-on en effet vers une taxation des robots et des machines ? En plus de son financement, l’incertitude demeure sur les paramètres de mise en application du revenu universel comme sur les populations qui pourraient en bénéficier.
La presse anglo-saxonne estime que le gouvernement Écossais souhaiterait étudier la faisabilité du revenu universel dans le but de fusionner le versement des différentes aides sociales. Pour ses promoteurs, cette fusion permettrait de réaliser des économies en termes de gestion. Ce scénario différerait sensiblement de l’expérimentation actuellement en cours en Finlande. Conduite depuis le 1er janvier, l’expérience du revenu universel version finlandaise n’inclut pas la fusion des aides existantes. Celles-ci demeurent versées aux ayants-droits en plus de l’allocation universelle.
L’idée du revenu universel continue donc de faire son chemin en Europe. Avant une probable expérimentation écossaise, la Finlande présentera le résultat de son test début 2018. La réussite d’une telle expérience pourrait redonner un semblant de vigueur aux promoteurs de ce dispositif.
Dans le numéro 74 de Folio, l’Ipse avait présenté l’histoire et l’actualité du revenu universel. Concept promu par des courants politiques et citoyens très variés, son expérimentation gagne du terrain dans l’ensemble de l’Europe. Sur ce sujet et sur les nouvelles perspectives qui s’offrent à la protection sociale, l’Ipse poursuit son travail de veille et d’information auprès de ses adhérents.