Le système de santé anglais, le National Heath System (NHS) connait actuellement sa plus grosse réforme structurelle depuis sa création en 1948. Une réforme largement critiquée, notamment par les médecins et hôpitaux publics.
Voulue par le gouvernement Cameron dès 2010 et adoptée le 27 mars 2012 au Parlement malgré une forte opposition, cette réforme entend « dénationaliser le NHS », selon les termes du ministre de la Santé Andrew Lansley, en le soustrayant de la tutelle directe du ministère de la Santé. Elle confie ainsi désormais une partie importante de la gestion du NHS aux médecins généralistes, réunis dans 212 CCG (clinical commissionning boards). Le NHS sera par ailleurs ouvert à la concurrence du secteur privé qui proposera les mêmes prix pour la prise en charge des soins que le secteur public. Grâce à cette réforme, le ministère de la Santé souhaite ainsi faire une économie de 4,5 milliards de livres (5,6 milliards d’euros) sur la bureaucratie d’ici 2015.
Plus de 90% des praticiens anglais étaient pourtant opposés à cette réforme qui leur demandera de gérer eux-mêmes les budgets décentralisés, d’acheter et de rationaliser les soins pour le compte de leurs patients. Les organisations de médecins font notamment part de leur crainte qu’une telle décentralisation, ouvrant le système de santé aux lois du marché, déstabilise les hôpitaux de NHS et favorise les inégalités de santé. Outre les praticiens, l’opinion, particulièrement attachée au NHS, risque d’être particulièrement vigilante à l’application de ce « Health and Social Care Act ».