Le 14 novembre, les eurodéputés ont voté à une large majorité une résolution visant à ce que la Commission inscrive à son agenda de travail pour l’année 2017 la défense de l’équilibre vie privée/vie professionnelle. Parmi les propositions contenues dans ce rapport figurent notamment la facilitation d’accès des femmes au marché du travail, l’aménagement du temps de travail pour les hommes, la possibilité d’individualiser les droits sociaux et la fiscalité, un changement de législation sur les congés de paternité et les congés pour prendre soin d’un proche, etc. Ce vote fait écho à un récent rapport de l’Ocde qui fait état de fortes disparités entre pays de l’UE sur cette question. Le Parlement, comme la société civile organisée européenne attendent désormais des réponses fortes de la Commission.
Le vote de cette résolution intervient quelques mois après la parution d’un rapport de l’OCDE justement consacré aux disparités existantes entre ses pays membres sur l’équilibre travail/vie. Pour mesurer ces disparités, plusieurs éléments statistiques sont mis en avant tels que les inégalités de genre, les taux horaires de travail lourds, le temps consacré au loisir et au temps à soi. De cette étude, il apparait que les pays d’Europe du nord sont ceux où l’environnement des travailleurs est le mieux protégé. Ainsi, le Danemark et les Pays-Bas figurent en tête du classement, distanciant légèrement des pays comme la Belgique (4ème) et la Suède (6ème). Le classement semble indiquer que dans ces pays, la durée de temps de travail, ajouté au temps de trajet, n’excède pas les 8 à 9 heures au quotidien, les salariés sont plus épanouis. Ces pays figurent parmi les plus productifs du monde, ce qui vient battre en brèche les arguments en faveur d’une suppression d’un cadre légal pour organiser la durée du temps de travail.
Protéger l’environnement privé des salariés, favoriser l’égalité hommes/femmes dans le travail, garantir le droit à la déconnexion dans les entreprises où l’outil numérique occupe une place prépondérante constituent donc des défis d’importance pour les partenaires sociaux. Pour l’eurodéputé belge PS Marie Arena, membre de la commission des droits des femmes et de l’emploi promotrice de la résolution votée au Parlement, l’enjeu est désormais « de faire reconnaitre l’équilibre vie privée/vie professionnelle un droit fondamental pour toutes et tous. »