Or, la retraite est fondée sur la solidarité intergénérationnelle. La technique de répartition fait foi de cette protection sociale solidaire. Celle de la capitalisation ne peut faire fi du renouvellement des générations, des capacités contributives, donc du futur de l’emploi, qui est la condition sine qua non de la durabilité des systèmes de retraite.
Tenir compte des déficits d’aujourd’hui impose des réponses immédiates. Ceci ne suffit pas à une politique à très long terme comme l’exige la retraite et ne répond ni au choix collectif du modèle social : solidarité ou fin de la cohésion sociale, ni à celui de l’individu quant à l’équilibre entre sa vie professionnelle et personnelle.
Le paramètre le plus conséquent reste la durée de cotisation conditionnée par la sécurisation des parcours professionnels. Le seul critère de l’âge tient de l’aveuglement idéologique, qu’il soit au nom du maintien des avantages acquis ou à l’inverse du reniement des progrès sociaux.
Oui, repousser de 63 à 67 ans en Espagne aujourd’hui, de 57 à 65 ans en Italie hier, permet quelques économies. Encore faut-il que les plus de 50 ans soient employés. En Belgique, seul 1 sur 3 l’est. Des experts britanniques ne veulent pas se contenter des mesures permettant le départ à 70 ans, ces gentlemen se voulant inspirés suggèrent 80 ans. Récemment vient d’être découvert en Indonésie un « jeune » cœlacanthe, un poisson dont les origines remontent à 360 millions d’années. A quand sa retraite ?
Edito – The Coelacanth’s Retirement
As indisputable as the need for pension reform may be, it is nothing short of astonishing to focus on a single parameter concerning the legal age for entitlement to retirement benefits.
Several burdensome trends are forcing us to impose new rules. These stem from two causes. The first, a more « structural » factor is the increasing life expectancy observed in nearly every European Union member state (a year-increase every ten years). The second, an economic concern, results from the massive influx of baby boomers, those born from 1945 to 1973, who are now reaching retirement age. A third, and more worrisome, trend comes from the still poorly understood effects of the financial, economic and social crises. We cannot seriously dismiss them as merely a temporary result of socio-enonomic circumstances. It doesn’t help to measure structural effects from now until the middle of the century. Economic forecasts through 2050 have certainly been made on solid grounds by « professionals in the field. » The only problem is that their predictions are based on today’s models. In forty years, the economy will certainly have changed, especially considering current environmental challenges…