Mon ami Edmond fut et demeure bien plus qu’un ancien camarade -ce mot si beau et si dévoyé- Edmond est un ami par sa fidélité, son attention et… pourtant nous ne fûmes intimes que lors de vrais moments qui forgent confiance et aussi par sa part, un peu, caché d’humour.

En 1974, je fus en charge pour la Cfdt de la préparation de la première initiative en vue de l’emploi des jeunes, de la tout juste naissante Confédération européenne des syndicats.

Pour cette tâche ponctuelle, l’on me désigna un gentil bureau, square Montholon, jouxtant celui du secrétaire général. Bien entendu, je fus intimidé par cet homme qui poussait ses coups « de gueule » le dimanche soir sur les ondes, le syndicaliste le plus aimé des gens dans leur diversité. Dans son bureau d’alors une affiche, œuvre picturale et non outil de propagande avec pour sujet : « Notre aspiration : l’émancipation par la solidarité collective ».

Ce thème m’apparaissait comme un heureux partage d’une part, entre le « personnalisme chrétien » de Marc Sangnier (Le Sillon) et autres esprits loin des pontifes, d’autre part l’anarcho-syndicalisme -« so french » et toujours actuel- de nos racines libertaires.

En 1989, Edmond accueillit ma création de l’Ipse avec grande sympathie et bonne part de réserve pour sa pérennité à plus d’un lustre, tant il fut septique déjà sur l’évolution non lucrative des mutualités et institutions de prévoyance. Peu de temps avant, il me soutint dans l’écriture de quelques ouvrages dont : « Label Solidarité », gros bouquin qui aujourd’hui pourrait effectivement s’appeler : « Leurre solidarité ». Oui puisque nos volontés encore partagées par les adhérents de l’Ipse se heurtent aux marchés de tout poil.

Mais Edmond s’investit dans France Active pour l’insertion sociale durable d’exclus avec des résultats considérables et considérés. Nombre de membres de l’Ipse investirent significativement en ce fonds d’investissement : une réussite de notre commission Synergie.

Je reviendrai dans notre revue Folio sur cet homme, hors norme, qu’est Edmond Maire.

Je le ferai, tout sentiment d’appartenance exclu, puisqu’heureux à l’Ipse, de bénéficier des apports de toutes sensibilités syndicales de salariés et d’employeurs, si pourvu de sens, ouvert au dialogue et aux challenges environnementaux et sociaux.

Mes meilleures pensées à son fils, mon ami Jacques Maire !!!

Dominique