A l’opposé des conclusions du rapport Van Rompuy présenté par le président du Conseil européen, les parlementaires ont insisté sur la nécessité d’établir un pacte social afin de contrebalancer les effets de la surveillance plus stricte des politiques budgétaires et économiques.
La question de l’Union économique et monétaire (UEM) était au cœur des débats ce mardi 20 novembre lors de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg, où les eurodéputés ont émis une série de suggestions pour le renforcement et la transparence de la future gouvernance économique européenne.
Les résolutions prises par les parlementaires font suite à la présentation du rapport de leur collègue belge Marianne Thyssen (PPE) sur le renforcement de la gouvernance économique de l’Union. La présidente de la commission des affaires économiques et monétaire plaide notamment pour l’élaboration d’un pacte social en parallèle du renforcement de l’UEM. Ce « pacte », tel que défendu par les eurodéputés, comprend les mesures suivantes :
- Création d’un fonds de garantie pour l’emploi des jeunes ; – Le maintien et le développement de services publics de qualité ;
- La garantie de l’accès à des services de santé essentiels sans conditions de ressource ;
- Le droit à un revenu minimum décent ;
- L’accès au logement social à un prix raisonnable ;
- Un encadrement européen pour une gestion socialement responsable des restructurations ;
- Une nouvelle stratégie pour la santé et la sécurité au travail ;
- L’égalité salariale hommes/femmes ;
L’établissement durable d’un pacte social voulu par les parlementaires européens est la conséquence directe des conclusions du rapport Van Rompuy sur le futur cadre de l’UEM. Ce rapport émanant du Conseil et, écrit en collaboration avec la Commission, la BCE et l’Eurogroupe, ne faisait aucunement état des conséquences sociales des politiques d’austérité. La présidente de la Commission Emploi et Affaires sociales, l’eurodéputé française Pervenche Berès (S&D), a déploré ce fait tout en insistant sur la nécessaire transparence de la gouvernance économique. Elle demande à ce que l’Organisation internationale du travail intègre la « Troïka » (Commission, BCE, FMI), qui négocie, au nom de l’Eurozone, les contreparties aux aides financières allouées aux pays en difficulté.
Outre l’importance de renforcer la légitimité démocratique de la future Union économique, les parlementaires signifient ainsi leur volonté de défendre la cohésion sociale à l’endroit de la Commission et du Conseil. Sur cette question cruciale, les propositions de la Commission sont attendues dans les prochains jours.