Le jeudi 4 août 2016, la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) a publié une étude sur le regard que portent les jeunes sur la protection sociale en France. De cette étude, il ressort principalement que les jeunes sont plus optimistes pour l’avenir du système de protection sociale actuel que leurs ainés. Ils sont toutefois nombreux à souhaiter le réformer.
Pour les 18-29 ans, la solidarité se manifeste en premier lieu dans la sphère privée avant intervention de la puissance publique. En effet, 45% des moins de 25 ans contre 35% des plus de 30 ans pensent que la solidarité relève d’avantage des individus et de la famille et non de l’État. Selon la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), cette attitude à privilégier le domaine privé est dû au manque relatif de prestations destinées aux jeunes et au rôle majeur que joue la solidarité familiale à ces âges. Ce constat d’ensemble reste, de manière générale, vérifiable quelle que soit la position des personnes interrogées sur la marché du travail.
Ensuite, les 18-29 ans défendent une hausse des cotisations pour maintenir le niveau de prestations sociales. Ils se disent prêts à cotiser davantage mais veulent aussi que les entreprises prennent une part plus importante dans le financement de la protection sociale. Ils sont 46% à le penser avant 30 ans contrairement au plus de 60 ans (33%).
De plus, les 18 à 29 ans pensent à 60% que l’État devrait être plus interventionniste dans le domaine économique tandis que les 60 ans et plus sont seulement 46% à souhaiter une intervention publique plus prononcée.
En observant les opinions de personnes ayant des positions différentes sur le marché du travail, on peut remarquer que les jeunes en emploi à temps partiel, les chômeurs les moins diplômés et les inactifs sont les plus nombreux à juger que l’État n’intervient pas suffisamment dans la vie économique et sociale pour 65% d’entre eux. A l’inverse, les moins de 30 ans diplômés du supérieur ou les étudiants ont une approche différente. Bénéficiant fortement de l’investissement public à travers la formation qu’ils reçoivent, ils sont moins nombreux que dans les autres catégories socio-professionnelles à estimer que l’État n’intervient pas assez dans le domaine économique (53%).
De plus, une majorité des 18-29 ans pense que la protection sociale peut constituer un frein à la sortie de crise. En effet, les jeunes sont sceptiques sur les effets positifs de la protection sociale en période de crise. On peut remarquer que 59% des jeunes Français défende cette vision contre 50% pour les plus de 60 ans. Cet écart peut s’expliquer d’après les auteurs du rapport par la position occupée par les jeunes au sein du système de protection sociale.
Enfin, 30% des moins de 30 ans souhaitent investir dans une protection sociale ciblée sur les personnes les plus vulnérables alors que seulement 17% des plus de 60 ans y sont favorables. En effet, les plus de 60 ans privilégient un système universaliste et un maintien du niveau des dépenses de protection sociale. De manière générale, les jeunes sont donc plutôt favorables à un changement du système de protection sociale en France, avec toutefois des positions contradictoires.
Citons à titre d’exemple, notre adhérent, Malakoff Médéric, partenaire national du programme intergénérationnel « Les Intergénéreux ». Le service civique comme réponse à l’enjeu du vieillissement et de l’isolement des personnes âgées
Acteur engagé en faveur du maintien du lien social et du bien vieillir, Malakoff Médéric accompagne le déploiement du programme « Les Intergénéreux », un programme de solidarité intergénérationnelle porté par Unis-Cité, association pionnière du service civique en France.