Dans un document publié lundi 14 mars, le groupe des Socialistes & Démocrates (S&D) au Parlement européen exprime toutes ses réserves quant à l’octroi du statut d’économie de marché (MES) à la Chine. Les députés socialistes estiment que toutes les mesures doivent être prises pour protéger l’industrie et les emplois européens contre le dumping et les pratiques commerciales déloyales.
La Chine a rejoint l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en 2001, en tant qu’économie non-marchande. Ce statut transitoire devait durer quinze ans, le temps de réduire l’interventionnisme de l’État dans l’économie. Par conséquent, à la fin de l’année 2016, les Pays membres de l’Union européenne devront décider de l’octroi ou non du statut d’économie de marché. Cela risque de mettre en danger des millions d’emplois en Europe, puisque les entreprises et les travailleurs européens seraient davantage mis en concurrence avec un pays qui est constamment accusé de mettre en place des pratiques commerciales déloyales.
En ce début de 2016, le Parlement européen a beaucoup débattu sur la question et des positions officielles commencent à émerger. En effet, les politiques commerciales internationales revêtent une importance primordiale dans une période de crise économique comme celle que nous vivons actuellement. Preuve en est, le débat autour du fameux Traité Transatlantique entre Europe et États-unis (TTIP), qui, lui aussi, devrait voir le jour d’ici la fin de l’année.
Dans un document rendu public lundi 14 mars, les socialistes européens demandent que l’UE engage un dialogue avec ses partenaires au sein de l’OMC afin que le statut d’économie de marché ne soit pas octroyé à la Chine avant que celle-ci ne respecte effectivement les règles du système commercial multilatéral. Tout en soulignant les bénéfices pour les Européens qui peuvent découler des relations économique entre l’UE et la Chine, les socialistes européens estiment qu’il faut avoir une approche pragmatique. Selon le vice-président du groupe S&D, Victor Boştinaru, « le respect des règles de l’OMC est essentiel, mais il est tout aussi essentiel de disposer de tous les outils nécessaires en temps opportun pour protéger une économie de l’UE en bonne santé ». Et Victor Boştinaru demande à la Commission européenne de rendre « aussi vite que possible » son évaluation d’impact sur l’économie de l’UE de l’octroi du MES à la Chine.
MES China action group. Entre-temps, un groupe transversal de députés européens emmené par les socialistes français Édouard Martin et Emmanuel Maurel a lancé, mardi 15 mars, une « contre-consultation publique ». Ils estiment que la consultation publique de la Commission a laissé des angles morts que cette nouvelle consultation va éclairer, afin de recueillir des analyses et des témoignages sur toutes les options possibles. La contre-consultation publique est ouverte jusqu’au 1er mai.