Hommage et vécu

Le drame vécu à Paris ce 7 janvier, au-delà de l’abomination et de son caractère des plus dramatiques, nous interpelle tous et aussi chacun, tant sur la responsabilité qui nous  incombe du fait d’être citoyen, que par nos engagements collectifs en faveur de la cohésion sociale.

Aussi, par cette brève, je me fais écho des dizaines et des dizaines de messages que j’ai reçus, de nombreux amis et partenaires de l’Ipse et cela, de plusieurs États membres de notre Europe.
Stupeur, indignation, chagrin surtout…..

Permettez-moi de partager ce deuil qui concerne d’abord toutes les personnes assassinées qui nous ont tant accompagnées le long de nos vies, par un hommage particulier à Bernard Maris. Cet économiste connu tant pour sa science professorale, sa qualité de pédagogue que pour son impertinence, nous l’avons croisé à plusieurs reprises dans nos actions.
J’évoque ici un  souvenir précieux.

Au printemps 2005, et ceci quelques temps avant le référendum en France sur le Traité qualifié de constitutionnel, je l’ai reçu pour un déjeuner au siège de l’Ipse.
Bernard m’a alors demandé en début de déjeuner de lui donner 3 raisons convaincantes en faveur du oui. En tant que délégué général de l’Ipse, je n’avais pas à prendre position en appelant au titre de l’Ipse pour ou contre le projet de traité. Mais notre mission était bien d’éclairer sur les enjeux dans nos champs de compétences que sont la protection sociale et le dialogue social. Bernard hésitait quant à son choix personnel et consécutivement sur sa position en tant qu’éditorialiste de Charlie Hebdo.
Nous discutâmes. Il a appelé à voter pour. Le référendum fut négatif mais c’est une autre histoire !

Voilà pour l’anecdote.
Reste la grande peine causée par cette irréversibilité qu’est la mort de tous ces talents.
Reste ce qui est autant irréversible : l’amitié perpétuelle dans le combat pour la démocratie sociale.

Dominique Boucher