Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle en France ne laissent pas les autres pays européens indifférents. Passons en revue quelques réactions des médias et hommes politiques.
Pour beaucoup, la victoire d’Emanuel Macron au second tour ne laisse aucun doute. Le porte-parole de la chancelière allemande l’a même félicité. Du côté de la presse, on se réjouit également de ce succès. Il en va de même en Suède pour qui un gouvernement Macron serait fondé sur des valeurs démocratiques, une UE forte, le libre-échange et une société ouverte et tolérante.
Dans d’autres pays, on se montre plus réservés. Au Danemark, même si la victoire d’Emmanuel Macron est souhaitée, le journal conservateur « Jyllands-Posten » doute de la capacité de l’ex-banquier à résoudre les défis de la France, notamment parce qu’il manque d’alliés à l’Assemblée. En Espagne, on exprime la même satisfaction mêlée de doutes.
Quelques partis isolés continuent de soutenir Marine le Pen tels que la ligue du Nord en Italie ou le chef de l’extrême droite suédoise, Jimmi Åkesson. En Angleterre, selon Denis MacShane, ancien ministre travailliste europhile et francophile, les partisans du Brexit auraient voulu que la France suive leur lignée en élisant Marine Le Pen… Vu de Moscou, même si officiellement, la neutralité est de mise, les médias montrent une préférence pour Marine Le Pen puisqu’elle a promis de lever les sanctions contre la Russie et de reconnaitre l’annexion de la Crimée.
Hors d’Europe, et sans surprise, Jérusalem se positionne contre Marine Le Pen qu’elle considère comme la «fille d’un père antisémite entouré de collaborateurs et d’anciens SS». Étonnement, les élections françaises ont suscité peu de réactions aux États-Unis.
Mais partout ailleurs, la défaite des deux grands partis traditionnels interroge En Italie, on y voit l’émergence d’un nouveau bipolarisme où le clivage gauche-droite n’est plus la référence. En, Finlande, on attribue la défaite des partis traditionnels à un manque de renouveau. Si cette élection fait tant parler d’elle, c’est que beaucoup la jugent historique : la montée de deux outsiders opposés par deux valeurs fondamentales: ouverture sur le monde contre nationalisme.
Les dirigeants européens soutiennent majoritairement Emmanuel Macron car ils voient en lui le candidat idéal pour poursuivre les réformes de l’Union européenne. Mais à force de réduire les candidats à leur attachement à l’Europe, le second tour des élections présidentielles en deviendrait presque un référendum sur l’Union Européenne !