En partenariat avec l’ADOM, l’Ipse a organisé lundi 25 février une matinale consacrée aux mutuelles en Europe. Accueillie au siège de la Mutualité française, cette manifestation a rassemblé prés de 70 personnes : opérateurs et élus mutualistes, acteurs de protection sociale complémentaire, journalistes et experts. Cette matinée de travail a permis d’aborder dans sa pleine diversité le mouvement mutualiste en Europe. Elle a également été l’occasion pour les différents intervenants d’évoquer les mobilisations en cours pour une meilleure reconnaissance institutionnelle de l’Union européenne. Animée par Jean-Claude Genêt, directeur général de l’Ipse, cette matinée a été très apprécié pour la richesse de ses interventions.
Intitulée « Regards d’Europe » la première session de cette matinée a vu deux interventions consacrées aux activités des mutuelles de santé en Europe sous deux versants : institutionnels et opérationnels. Corinna Hartampf, chargée des affaires européennes au sein de l’Association Internationale de la Mutualité, a notamment présenté l’action de son organisation pour une meilleure reconnaissance du secteur mutualiste par les institutions de l’UE. Après avoir soutenu le projet de Statut de la Mutuelle Européenne, l’AIM plaide aujourd’hui pour l’édification de groupes mutualistes à l’échelle de l’UE avec en ligne de mire la révision de certaines dispositions introduites par Solvabilité II ou les traités européens afin de leur permettre d’accéder au marché intérieur.
Cette impossibilité pour les mutuelles d’accéder au marché intérieur ne dissuade pas pour autant certains groupes de promouvoir leur modèle à l’échelle européenne.
Présentation de Corinna Hartrampf -Senior Project Manager – AIM
Ainsi, Marie Blanchard, membre de la direction internationale groupe VYV, a présenté les activités de son groupe en dehors du marché français, en particulier en Italie et au Portugal. La grande diversité des systèmes de santé en Europe implique toutefois une forte capacité de s’adapter à un cadre réglementaire et concurrentiel très différent. Présente depuis 2010 au Portugal, la MGEN propose depuis cette date une offre de soins mutualiste et solidaire dans un marché dominé par des bancassureurs. Devenu en quelques années le 10ème assureur santé au Portugal, la MGEN tire un bilan positif de son activité au bout d’un investissement d’une dizaine d’années. Les activités du groupe hors de France s’inscrivent dans un projet mutualiste global : meilleure reconnaissance institutionnelle, relais de croissance, fidélisation et expérimentation.
Présentation de Marie Blanchard – Direction Internationale groupe VYV
Alain Coheur, directeur des affaires européennes et internationales de la mutuelle belge Solidaris a présenté les spécificités du modèle mutualiste pour la Belgique. En charge de la gestion de l’invalidité et de l’assurance-maladie obligatoire, les mutuelles de santé belges interviennent aussi comme complémentaires ou acteurs de soins. Engagé de longue date au Comité économique et social européen, Alain Coheur a également présenté les différents leviers d’action dont disposent les mutuelles auprès des institutions de l’UE. Plaidant pour l’introduction de la notion « la lucrativité limitée » dans le droit européen, Alain Coheur a appelé à une forte mobilisation de toutes les familles de l’ESS pour une meilleure reconnaissance des institutions de l’UE.
Présentation d’Alain Coheur – président du groupe « économie sociale » au CESE
Yannick Lucas, directeur des affaires publiques de la FNMF, est pour sa part revenu sur l’initiative « Place de la santé », initiée par 10 organisations et fédérations en Europe dont la FNMF dans le cadre des prochaines élections européennes. Le 11 avril 2019, la Mutualité Française organisera un grand débat avec les têtes de liste aux élections européennes, afin d’entendre les réponses qu’ils souhaitent apporter aux attentes des Français en matière d’Europe sociale.
Présentation de Yannick Lucas – Directeur Affaires Publiques Mutualité Française
Les débats ont été conclus par Bruno Huss, président de l’ADOM. Dans son intervention, il a souligné la nécessité pour les différentes familles de l’ESS en Europe d’impulser une dynamique commune dans les années à venir, d’échanger autour de leurs bonnes pratiques et d’œuvrer à une meilleure reconnaissance légale.
Camille Boucher