Alors que les Etats membres de l’Union européenne, touchés par la crise, connaissent une hausse globale du chômage significative, le chômage touchant les jeunes populations s’avère d’autant plus élevé, voire dramatique dans certains pays. D’après les chiffres Eurostat d’août 2011, le taux de chômage des 15-24 ans atteindrait les 42,9% en Grèce, et même 46,2% en Espagne
Dans son rapport « Les tendances mondiales de l’emploi des jeunes : édition 2011 », l’Organisation internationale du travail (OIT) enfonce encore un peu plus le clou, affirmant que ces chiffres ne reflèteraient en réalité qu’une partie de la situation de cette population active. Selon le rapport, le marché de l’emploi continue ainsi d’être inaccessible pour près de 20% des jeunes européens et la légère amélioration des derniers mois (le taux de chômage des jeunes était de 21,3% en avril 2011) ne serait en fait due qu’à une dissimulation des chiffres du chômage. Ainsi, à titre d’exemple, le taux de chômage des jeunes en Irlande, qui était de 27,5% en 2010, pourrait être augmenté de 19,3 points de pourcentage si l’on prenait en compte ceux qui «se dissimulent» dans le système éducatif ou attendent chez eux que la conjoncture économique s’améliore.
Par ailleurs, les jeunes de 15 à 24 ans sont la catégorie la plus touchée par le chômage longue durée et ceux qui parviennent à trouver emploi sont de plus en plus recrutés à mi-temps ou en intérimaire (+17% en Irlande de 2007 à 2010, +10,5% en Islande, +8,8% en Espagne). De manière globale, la rareté des offres d’emploi pour les jeunes et une précarité du travail ne laissent guère de place à de meilleures perspectives
L’OIT ne mâche ainsi pas ses mots et parle de «génération traumatisée» : «ces nouvelles statistiques reflètent la frustration et la colère que ressentent des millions de jeunes de par le monde», a déclaré José Manuel Salazar-Xirinachs, Directeur exécutif du Secteur de l’emploi au BIT. Une frustration et une colère qui ne sont pas sans expliquer le mouvement des Indignés qui touche l’Europe et les Etats-Unis.
Pour terminer, le rapport tente de tracer une série de mesures politiques destinées à promouvoir l’emploi des jeunes, entre autres: élaborer une stratégie intégrée de croissance et de création d’emplois axée sur le jeunes; améliorer la qualité des emplois en renforçant les normes du travail; investir dans un enseignement et une formation de qualité; et surtout poursuivre les politiques financières et macroéconomiques qui visent à lever les obstacles à la reprise économique.