L’élection de Donald Trump à la tête de la première puissance économique mondiale a résonné comme une catastrophe aux oreilles de bien des français. Mais pour quelles raisons exactement ? Revenons donc sur les annonces du futur Président des Etats-Unis et surtout au niveau social et environnemental.
Donald Trump a frappé les esprits avec son projet de construction d’un mur pour empêcher les migrants mexicains de pénétrer sur le sol des Etats-Unis. Ce symbole est à l’image de la politique anti-immigration qu’il veut mener. Il a ainsi déclaré qu’onze millions d’immigrants sans papiers seraient expulsés, il souhaite également revenir sur le droit du sol qui donne accès à la nationalité Américaine pour les personnes nées dans ce pays. Or comme le dit Pierre Rabhi dans son livre La convergence des consciences, « les fragmentations nées du découpage artificiel des frontières depuis cent cinquante ans n’ont engendré que des zones de conflits et des désastres humanitaires ». On peut donc légitimement craindre que cette élection ne renforce la violence raciale et le racisme aux Etats-Unis. D’autant plus que selon lui, la détention d’armes à feu est « un droit naturel et inaliénable ».
On reproche à Donald Trump une certaine misogynie. Sans entrer dans ce débat, signalons tout de même que, sur le plan du droit des femmes, un retour en arrière est à redouter. Alors que le 27 Juin dernier, la Cour suprême des Etats-Unis avait réaffirmé le droit des femmes à l’interruption volontaire de grossesse, le futur Président se place dans le camp des « pro-life », autrement dit, contre l’avortement.
Mais c’est sans doute sur le plan du climat que sa politique pourrait avoir un impact mondial destructeur. En effet, alors que les 195 parties sont péniblement parvenues à un accord pour maintenir le réchauffement climatique à un seuil de 2°C, Donald Trump souhaite annuler cet accord et supprimer l’Agence de Protection de l’environnement (EPA). Or, selon la NASA, les Etats-Unis sont parmi les plus gros pollueurs de la planète. Que vaudrait l’accord de Paris s’ils continuent à émettre autant voire plus de CO2 ? Oui, « plus », c’est bien possible quand on sait que Donald Trump considère le réchauffement climatique comme lié à la météo et non aux activités humaines. Le réchauffement climatique serait une invention de la Chine pour ralentir la croissance américaine. Nombre de ses projets vont donc à l’encontre de la lutte contre le réchauffement climatique telle que la levée de la restriction à la production d’énergies fossiles ou celui de l’oléoduc Keystone XL.
Il soutient ce projet dans le but d’augmenter le nombre d’emplois. Mais paradoxalement, son programme contient peu de référence à la protection sociale. On notera tout de même une volonté d’accorder 6 semaines payées pour le congé maternité, ce qui jusqu’à présent, n’existe pas aux Etats-Unis. En outre, il entend geler les embauches pour réduire les effectifs fédéraux (sauf dans certains domaines tels que l’armée). Mais surtout, un argument fort de sa campagne était la suppression de l’Obama Care, qui a permis à 22 millions d’Américains d’avoir une assurance santé.
Toutefois, on constate depuis son élection un certain radoucissement de ses propos. Par exemple, suite à son entretien avec le Président Barack Obama, Donald Trump envisage de conserver deux pans de l’Obama Care : l’interdiction faite aux assureurs de refuser un patient en raison de son état de santé et la possibilité pour des parents de faire bénéficier plus longtemps leurs enfants de leur couverture santé. Il assure également que pendant la transition entre l’Obama Care et un nouveau système, personne ne se retrouvera sans couverture. Peut-on espérer que ce radoucissement concernera également sa politique environnementale ?