La Troïka a longtemps signifié dans le langage communautaire l’exercice de la coordination entres les présidences tournantes de l’UE. Les trois chevaux traînant le grand traîneau sont aujourd’hui dans le jargon révisé la Commission européenne, la BCE et le FMI. Ces destriers ont essentiellement pour travail d’éplucher (sic) les comptes publics et peuvent aussi exercer leur inspection chez les banquiers en difficulté de provisionnement.
Chypre, Etat président l’Union ce second semestre (lire Folio 61 et Foliom@il 148), ayant fait appel comme quatre autres Etats de l’UE à une aide financière internationale, s’est vue infliger le verdict : 1 milliard d’économies (un peu plus de 5% du PIB) d’ici 2015 avec des objectifs budgétaires imposés. La troïka exige une diminution de 15% des salaires des fonctionnaires (leurs voisins grecs ont été amputés de 30%), et surtout une « amputation » des prestations sociales dans leur ensemble et des retraites en particulier. Mesures qui vont plutôt a contrario des priorités affichées de la présidence de l’UE.
Décidemment, le thème de la XXXVIIIème Rencontre Ipse, « La protection sociale : entre rigueur et nouveaux développements », est plus qu’un sujet d’actualité !